Le Sénégal outillé pour limiter les risques de propagation des maladies d’origine alimentaire

Le Sénégal dispose du premier Plan national de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments (PNRUSSA) dans la Région africaine. C’est un plan d’intervention pour documenter et planifier les actions à mener en situation d’urgence de sécurité sanitaire des aliments (SSA). Le PNRUSSA permet d’identifier et de gérer avec plus d’efficacité les situations d’urgence en apportant des réponses coordonnées en temps opportun pour limiter les risques de propagation des maladies d’origine alimentaire et protéger la santé des consommateurs.

Validé en février 2019 par le Haut conseil national de la sécurité sanitaire mondiale «One Health» comme document national de référence pour la gestion des urgences en matière de SSA, le PNRUSSA a fait l’objet de deux simulations «sur table» en 2017 et en 2019. Le but était d’exercer les différentes parties prenantes du système national de SSA et de mettre en oeuvre les procédures opérationnelles standards du plan. Ces exercices seront suivis d’une simulation sur le terrain au courant de l’année 2020.

L’opérationnalisation en cours du PNRUSSA au Sénégal est l’un des résultats phares du projet «Amélioration des capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso»mis en œuvre par l’Organisation des Nations pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et financé par le Grand-Duché de Luxembourg. En tant que projet de coopération sud-sud, le Sénégal appuie le Burkina Faso, pour l’élaboration de son PNRUSSA. Le groupe technique de travail pour l’élaboration du ce plan est officiellement installé. Des journalistes de ces deux pays de mise en œuvre ont été aussi sensibilisés aux questions de sécurité sanitaire des aliments.

Une collaboration multisectorielle et pluridisciplinaire

Les toxi-infections d’origine alimentaire en effet conduire à des situations d’urgence si le pays n’est pas préparé à y répondre. Elles peuvent entrainer de graves conséquences sur la santé publique, sur la sécurité alimentaire mais également sur le plan économique, avec de possibles répercutions à l’échelle régionale et internationale. C’est pour limiter les risques de propagation des maladies d’origine alimentaire et protéger la santé des consommateurs au Sénégal que le PNRUSSA a été élaboré dans le cadre d’un premier projet SSA «Renforcement de la capacité de surveillance, d’alerte rapide et de préparation à la gestion des urgences de sécurité sanitaire des aliments dans la région de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et mise en œuvre au Sénégal» financé par le même bailleur et mis en oeuvre de 2015 à 2017. 

Le PNRUSSA a été élaboré avec la participation de toutes les parties prenantes du système SSA au Sénégal notamment les autorités compétentes, les associations de consommateurs, les laboratoires du système de sécurité sanitaire des aliments (SSSA) et les autres institutions du SSSA (le Centre anti poison, l’Association sénégalaise de normalisation et la Direction du redéploiement industriel). Les compétences techniques de l’ensemble des parties prenantes ont été renforcées dans le domaine de l’analyse des risques, du profilage et de la gestion des urgences.

Le projet a aussi aidé à la redynamisation du Comité national du Codex Alimentarius (CNCA) qui assure en la coordination. Le CNCA est un cadre de concertation et de collaboration multisectorielle et pluridisciplinaire regroupant toutes les institutions gouvernementales et non gouvernementales du système national de sécurité sanitaire des aliments. Avec l’appui du projet, des associations de consommateurs sur la problématique de la SSA ont mis en place un réseau qui, aujourd’hui, peut mieux traiter l’information et la communiquer aux consommateurs.

Un plan de surveillance des résidus de pesticides dans les fruits et légumes

Parmi les résultats du projet démarré en 2018, il y aussi le plan de surveillance des résidus de pesticides dans les fruits et légumes au Sénégal. L’objectif est de générer des données sur les résidus de pesticides dans les produits maraichers produits localement ou importés mais aussi, d’évaluer le niveau d’exposition des consommateurs. Ce plan est mis en oeuvre par la Direction de protection des végétaux (DPV) et le laboratoire de la Fondation du Centre régional de recherches en écotoxicologie et sécurité environnementale (CERES Locustox), sous la supervisions du CNCA. Quatre autres plans de surveillance (les salmonelles dans les viandes, les résidus HAP dans les poissons fumés, l’aflatoxine dans les pattes d’arachide et ses dérivés, les salmonelles dans les fruits et légumes) sont en cours de mise en oeuvre. Seize normes nationales sénégalaises relatives aux denrées alimentaires ont été élaborées ou mises à jour sur la base des normes Codex.

Toujours dans le cadre de la coopération sud-sud, le projet a permis d’élaborer une stratégie nationale dans chacun des huit pays de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA). Les Systèmes SSA nationaux, les capacités de surveillance intégrée de la chaine alimentaire et les réseaux d’alerte rapide ont été analysés et renforcés. Chaque pays compte au moins un point de contact INFOSAN (Réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments). Le Sénégal a six points focaux et leurs suppléants autour du point de contact d’urgence dans chacune des directions techniques logées aux ministères de la Santé et de l’Action sociale, de l’Agriculture et de l’Équipement rural, du Commerce et des petites et moyennes Entreprises, de l’Élevage et des Productions animales, de la Pêche et de l’Économie maritime et aussi de l’Environnement et des Établissements classés.

Source: http://www.fao.org/senegal/actualites/detail-events/zh/c/1300051/